Art De La Guerre V4

ADLG Version 4.0

Règle de jeu avec figurines - Antiquité et Moyen âge - Hervé Caille

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    BURGONDES (250 - 534 AP JC)

    L'Antiquité - Période Romaine / Barbares

    On sait peu de chose de l’origine du peuple burgonde. L’étymologie et la toponymie les situeraient dans l’île danoise de Bornholm, qui signifierait alors « Île des Burgondes ». C’est Pline l’Ancien qui atteste pour la première fois leur existence, dans son Histoire Naturelle écrite dans la seconde moitié du IIe siècle. Il les place du côté de L’Oder, à l’ouest de la Vistule. Au siècle suivant, le géographe Claude Ptolémée les situe entre l’Oder et la Vistule. Puis ils subissent, au milieu du IIIe siècle, une grave défaite face aux Gépides. Ils auraient alors quitté la région de l’Oder pour s’installer du côté de l’Elbe. L’historien byzantin Zosime et le rhéteur romain Claude Mamertin les font réapparaître, dans la seconde moitié du IIIe siècle, plus à l’Ouest du côté du Lech, un affluent du Danube, puis sur le Rhin. C’est là qu’en 279 ils sont vaincus par l’empereur Probus. Dans les années 290, on les retrouve « exterminés » par les Goths et résistants aux Alamans.

    À partir de la seconde moitié du IVe siècle, grâce au témoignage de l’historien romain Ammien Marcellin, leur histoire se précise. En ce temps-là, Burgondes et Alamans se disputent la propriété de Salines. En 370, l’empereur Valentinien Ier prévoit d’utiliser les premiers contre les seconds. Ammien Marcellin les décrit alors comme une race belliqueuse « dont la vaillante et inépuisable jeunesse était l’effroi de tous ses voisins. »

    Puis arrive le terrible hiver 406. Le 31 décembre, Vandales, Suèves et Alains traversent le Rhin gelé. L’Empire est en pleine crise. En 411, un usurpateur gaulois, Jovin, en profite pour se faire proclamer empereur avec le soutien des Alains et des Burgondes. Ces derniers y gagneront le droit de s’établir au confluent du Rhin et du Main : ce sera le royaume burgonde de Worms dont le souverain est Gondicaire (ou Gundahar), fils de Gibica. Jovin sera battu par Constance III en 413 mais le vainqueur confirmera la concession de ces terres rhénanes à Gondicaire, faisant des Burgondes un peuple fédéré de l’Empire romain. Les Burgondes remplissent alors pleinement leur rôle puisqu’ils parviennent à défaire les Huns en 428 ou 429. Ils avaient auparavant embrassé la religion chrétienne, mais en suivant l’enseignement d’Arien, considéré comme hérétique.

    En 435, fier de ses succès, Gondicaire tourne les yeux vers la Belgique première. À la tête de ses guerriers, il parvient jusqu’à Toul avant d’être battu par le patrice Aetius, en 435, puis par les Huns, l’année suivante. Les Burgondes furent « anéantis » lors de cette seconde bataille et Gondicaire y trouva la mort, scellant ainsi la fin du « royaume burgonde de Worms ». Cet épisode donnera naissance à la légende des Nibelungen qui deviendra, vers 1200, la « Chanson des Nibelungen ».

    La Chronique des Gaules nous apprend qu’en 443, « la Sapaudia est donnée à ce qui reste des Burgondes, pour être partagée avec les indigènes ». Si le nom de Sapaudia évoque la Savoie, son aire était en réalité supérieure. Cette région couvrait probablement une grande partie de la Suisse actuelle, s’étendant des environs de Genève, y compris Bellegarde dans l’Ain et Annecy au sud, jusqu’à la rivière Aare, voire jusqu’au Rhin, entre Bâle et le lac de Constance. Ce nouveau royaume burgonde, dont la capitale est Genève, est maintenant dirigé par deux frères qui ont titre de Roi : Gondioc et Hilpéric l’ancien. Le statut de fédéré de l’empire romain, conféré par Aetius, leur impose en retour la défense de cette voie d’accès contre les Alamans et les Huns. Ils s’en acquittent scrupuleusement puisqu’en 451, à la bataille des Champs Catalauniques, les Burgondes de Gondioc et Hilpéric se joignent à Aetius, au côté de Wisigoths, d’Alains et d’Armoricains. À la mort d’Aetius, que l’empereur Valentinien III fait assassiner en 454, les Burgondes se soumettent à un nouvel empereur, Avitus. Mais celui-ci est déposé par l’empereur Majorien en 456. Mécontente, l’aristocratie gallo-romaine, qui considère ce nouvel empereur comme usurpateur, fait appel aux barbares. Selon Frédégaire, c’est ainsi que les Burgondes « furent invités par les Romains ou les Gaulois qui habitaient la Lyonnaise à s’établir parmi eux avec femmes et enfants, pour leur permettre de ne plus payer le tribut à l’Empire ». Les cités de Grenoble, Lyon, Châlons-sur Saône, Besançon, Autun, Dijon et Langres passent aux mains des Burgondes.

    Majorien réagit et Lyon est repris par son général Aegidius. Mais l’Empereur leur accorde néanmoins ces territoires, à l’exception de Lyon, contre la participation d’une armée burgonde à la reconquête planifiée de l’Afrique du Nord, en ce temps tenue par les Vandales. Cette expédition avortera et l’empereur Majorien sera assassiné en 461 par Ricimer, son Maître de la Milice.

    Les Burgondes profitent alors de la faiblesse de Rome pour reprendre Lyon et conquérir Vienne. Gondioc meurt en 463. Son frère Hilpéric, devenu seul souverain du peuple burgonde, doit faire face aux Wisigoths d’Euric qui menacent l’Auvergne et la Provence. En 471, son allié Anthemiolus, fils de l’empereur romain Anthemius, est battu par les Wisigoths sur le Rhône en tentant de défendre Arles. Hilperic va pourtant exploiter cette défaite à son avantage, en progressant jusqu’à la Durance et Avignon. Le dernier empereur romain, Romulus Augustule, est déposé le 4 septembre 476. Euric en profite pour envahir la Provence romaine. Hilperic tente de l’en empêcher mais les Burgondes sont vaincus. Arles et Marseille font maintenant partie du royaume wisigoth de Toulouse. Mais le roi burgonde meurt cette même année et ses deux neveux, les fils de Gondioc, se partagent le royaume : l’ainé Gondebaud hérite de Lyon et des territoires situés au sud de la ville tandis que Godégisèle se voit confier la Sapaudia et les territoires au nord de la capitale des Gaules. Pendant que, au nord, Godégisèle tente d’endiguer les incursions des Alamans, Gondebaud occupe l’année 490 à ravager la Ligurie. Dans les années qui suivent, la Burgondie va se scinder en deux camps : alors qu’au nord, un rapprochement s’esquisse entre Godégisèle et le roi franc Clovis, au sud, Gondebaud tisse une alliance avec les Wisigoths d’Alaric et les Ostrogoths de Théodoric. Selon Grégoire de Tours, en 500, Clovis marche avec son armée contre Gondebaud. Ce dernier, ignorant sa trahison, appelle son frère à l’aide. Mais « Godégisèle se joignit à Clovis, et leurs armées réunies taillèrent en pièces celle de Gondebaud » sur les rives de la rivière Ouche, près du fort de Dijon. Gondebaud prend la fuite et se réfugie à Avignon. Clovis, après avoir obtenu quelques terres de Godégisèle, assiège la cité. Ayant obtenu un tribut de Gondebaud, il renvoie ses guerriers chez eux.

    Le danger franc éloigné, Gondebaud met le siège devant Vienne, qu’il parvient à prendre par trahison, puis met à mort Godégisèle et ses partisans. Alors, d’après Grégoire de Tours, « il remit sous sa domination tout le pays qu’on nomme actuellement la Burgondie. Il y institua des lois plus douces, pour qu’on n’opprimât pas les Romains ». La loi des Burgondes, ou « loi Gombette », aurait effectivement été rédigée entre 501 et 517.

    Gondebaud va se réconcilier avec Clovis puisque, vers 502, il lui donne sa nièce Clotilde en mariage. Puis, vers 505, Gondebaud place son fils Sigismond à la tête du royaume du Nord, comme successeur de Godégisèle, et l’associe ainsi à la royauté. Sigismond se convertit entre 502 et 506 au catholicisme, son père restant chrétien arien. C’est ainsi que les Burgondes devinrent alliés des Francs. En 507, à la tête d’une armée burgonde, Sigismond contribuera à la victoire de Vouillé, remportée par Clovis sur Alaric. Mais l’Ostrogoth Théodoric réagit rapidement en se portant au secours de son allié wisigoth : il occupe la Provence, interdisant aux Burgondes toute extension territoriale.

    En 516, « Gondebaud étant mort, son fils Sigismond fut mis en possession de son royaume, et édifia avec une soigneuse industrie le monastère de Saint-Maurice (en Valais), où il construisit des bâtiments d’habitation et une basilique ». Le nouveau roi met alors tout en œuvre pour mettre fin à la foi arienne au sein de son royaume, malgré l’opposition du peuple burgonde.

    Sigismond avait épousé Ostrogotha, fille de Théodoric, dont il eu un fils, Ségéric. À la mort de celle-ci, Sigismond pris une nouvelle épouse qui prit ce premier fils « très fort en haine ». Il résulta de leurs querelles l’assassinat de Ségéric : en 522, Sigismond fait étrangler son fils. Malgré les remords du père, ce geste se révéla funeste : on n’assassine pas le petit-fils de Théodoric impunément ! Le roi des Ostrogoths n’a aucun mal à convaincre les Francs d’intervenir. D’ailleurs, la sœur de Ségéric, Suavegotha, était mariée à Thierry Ier, fils de Clovis. L’année suivante Clodomir et ses frères, poussés par leur mère la reine Clotilde, affrontent les deux frères Sigismond et Gondomar. Vaincu, « Gondomar tourna le dos ; mais Sigismond, cherchant à se réfugier au monastère de Saint-Maurice, fut pris avec sa femme et ses fils par Clodomir, qui, les ayant conduits dans la ville d’Orléans, les y retint prisonniers ». En 524, Clodomir les fait décapiter et le roi burgonde et sa famille. Sigismond deviendra par la suite un saint martyr.

    Gondemar succède à son frère sur le trône de Burgondie. Mais Clodomir n’a pas abandonné ses projets de conquête. Il demande l’aide de Théodoric et fait marcher son armée sur Vienne. C’est pourtant sans son rusé allié goth que Clodomir présente la bataille à Gondomar, le 25 juin 524 à Vézeronce, en Viennois. Les Francs ont le dessus et Gondomar prend la fuite. Les Burgondes parviennent néanmoins à tendre une embûche à leurs poursuivants. Clodomir est tué d’un coup de javelot dans l’estomac puis sa tête fut fixée au bout d’une pique. Grégoire de Tours présente pourtant la bataille de Vézeronce comme une victoire franque : Reconnaissant la mort de Clodomir, les Francs auraient réunis leurs forces, écrasés les Burgondes et se seraient emparé du pays. Gondomar en fuite réussit pourtant à recouvrer son royaume. Il est donc plus probable que la mort de Clodomir à Vézeronce ait démoralisé le reste de l’armée qui quitta alors le champ de bataille. Plus au sud, à la frontière du royaume burgonde, Théodoric le Grand avait sagement attendu le dénouement du drame. Il profite alors de la situation et s’empare des cités méridionales de Burgondie : Gap, Apt, Cavaillon, Carpentras, Orange, Sisteron et Embrun passent sous contrôle Ostrogoth.

    Le royaume burgonde résistera encore une dizaine d’années à la pression franque. En 533, Clodomir et ses frères Childebert et Clotaire prennent Autun. Les Burgondes de Gondomar seront définitivement défaits l’année suivante. Le royaume est partagé entre les héritiers de Clovis : les cités du Nord pour Théodebert, Genève, Lyon, Vienne et Grenoble pour Childebert et les cités du Sud pour Clotaire.

    © Stéphane Thion, 2013

    MARQUES DE FIGURINES 15mm

    Il n’existe pas de gamme spécifiquement burgonde. Il vous faudra utiliser un mix de références franques, saxonnes ou goths.

    MARQUES DE FIGURINES 28mm

    Même remarque que ci-dessus.

    DOCUMENTATION